La Taverne

Il répondit à sa question par une autre question...
Il ne lui en fallut pas plus.
Elle poser délicatement sa tasse sur la table basse à leurs pieds.
Puis plongea un regard sans faille dans le sien.
En effet j'ai bien dormi.
Je ne sais pas si la grossesse me va ou non bien...
Ce que je sais par contre et ce que tu n'arriveras pas à me cacher...C'est que le tien ne le fut pas.
Vas tu enfin me dire ce qui te tracasse à ce point, pour en faire des cauchemars...Et surtout...Essayer de me tenir à l'écart.
Elle n'avait pas l'intention de répondre à sa dernière question avant qu'il ne soit totalement clair avec elle.

Il secoua la tête, décidément elle était désespérante...
Cauchemars stupides d'un futur père angoissé mon coeur, rien de plus...
Ne t'en fais pas.
Je ne te cache rien.
Il passa sa main sur sa joue dans un sourire.
Puis plongea à son tour son regard vertd'eau dans le sien.
Dois-je réitérer ma question ?

Elle garda son regard incassable sur lui.
Les cauchemars ne sont jamais stupides...
Il y a toujours une source. Et si je suis cette source, je ne le vis pas bien en effet...
Tu as intérêt à ne rien me cacher Alexander Arthur William Levingston...
Elle soupira, et se détendit un petit peu.
Non tu n'en as pas besoin.
Je l'ai très bien entendu...Mais nous avons une affaire en cours...
Ta famille...Alexander...Ta famille.

Il adorait l'entendre l'appeler par son nom entier...
Cela avit le don de le faire sourire.
Tu n'en es en aucun cas la cause mon amour.
Et jamais au grand jamais je ne te cacherai quoi que se soit.
On ne ment pas à sa femme...
En entendant sa réponse il se raidit.
Ma famille...
Mais c'est toi ma famille.
Ne peut-on pas se marier et profiter de ce jour et s'occuper de cette épineuse situation plus tard ?
Non, il n'avait pas besoin de sa famille "d'origine" ce jour-là et il espérait qu'elle pouvait le conmprendre. Il connaissait son envie de lui faire plaisir et d'arranger la situation mais là n'était pas sa priorité pour le moment...

Elle le regarda.
Elle commençait à connaitre ses réactions et certaines de ses pensées cachées.
Elle plaça ses mains sur ses joues et le regarda avec une douceur infinie.
Dans mon âme, dans mon corps et dans mon coeur je suis ta femme Alexander. Un bout de papier n'y changera rien.
Elle déposa un baiser sur ses lèvres.
Je t'épouse quand tu veux et où tu veux..
Mon simple souhait est de te rentre heureux. Dans n'importe quelle situation. Qu'elle soit épineuse ou non.

Il lui rendit son baiser avec une douceur infinie.
Il voulait par dessus tout protéger le cadeau précieux que lui avait fait la vie en lui offrant la femme la plus merveilleuse du monde ainsi qu'un enfant issue de l'union de leurs deux âmes.
Et je t'appartiens déjà corps et âme mon tendre amour.
Il plaça ses mains par dessus les siennes.
Je sais que tu veux me rendre heureux mais je souhaite en faire tout autant.
Voilà pourquoi je veux faire selon ton voeu.
Personnellement tu le sais je me moque qu'ils soient là ou non. Ils repartiront de toute façon et nous ne les reverrons sans doute jamais plus. Nous ne voyageons pas si facilement ces derniers temps...

Elle l'écouta attentivement.
Je le comprends. N'en doute pas. Je pensais...je voulais...
Elle baissa les yeux quelque peu honteuse.
C'est ta famille...j'aurai aimé que la même soit là...Je suis désolée...
Je suis égoïste...
Excuse moi d'avoir autant insister...

Il passa la main sous son menton et l'obligea à le regarder.
La grossesse aurait-elle changer la femme que j'aime ?
Pourquoi t'excuser d'avoir voulu bien faire ?
Cela ne te ressemble pas...
Il l'embrassa tendrement.
Je suis navré de ne pouvoir exaucer ton voeu le plus cher mais si la présence d'une famille qui en quelque sorte est la tienne peut te faire sourire alors je règlerai cette situation avant de faire de toi mon épouse...
Je te le promets mon coeur.

Elle posa une main sur la sienne.
Non Alexander.
Je voulais que ta famille soit là pour toi. Car c'est son devoir.
TU n'as pas à t'excuser. Jamais...Au grand jamais je ne veux que tu te forces pour une chose dont tu n'as pas envie...
Je n'ai pas besoin de tes parents, je voulais qu'ils soient là pour toi. Mais tu les connais mieux que moi. Et je n'aurai pas dû insister de la sorte. C'est de cela que je m'excuse.

Elle savait qu'il y avait un autre sujet qu'il fallait aborder et avant leur mariage. Car cela allait changer la donne.

Il ferma les yeux.
Nous verrons dans ce cas...
Il referma sa main sur la sienne, profitant de cet instant.

Alex ...
Elle grimaça quelque peu, ne sachant pas comment aborder le sujet...
Tu sais qu'en m'épousant je deviendrais Anglaise.
Avant que tu ne poses la question...Non, je n'en ai que faire.
Mais...Tu deviendras l'époux d'une femme recherché par son nouveau peuple.
Je sais que tu n'as pas peur. Mais il faut bien être conscient, qu'en t'épousant les Anglais peuvent faire de moi ce qu'ils veulent, mais surtout ils peuvent t'associer toi et ta famille à moi et mon passé...

En entendant la manière qu'elle avit de prononcer son nom il savait que c'était grave.
J'entends...
Il réfléchit à la situation et pesa ses mots, uns par uns.
Voulant être sûr qu'il ne dirait pas d'une façon peu convenable ce qu'il pensait et afin que la femme de sa vie puisse le comprendre au mieux..
Associer ma famille et moi-même à cette situation m'est égale...
Je serai évidemment fier de t'accueillir au sein de mon peuple si je n'en avais pas autant honte ces derniers temps...
...
M'épouser leurs donneraient tous droits sur toi...
Bien.
Alors nous nous marierons lorsque j'aurait mis fin aux jours de ce Randall et pas avant.
Je refuse que notre union leur donne davantage de pouvoir sur ta vie. Jamais ils ne feront ce qu'ils veulent de toi ! Je ne le permettrai pas. Jamais.
Je m'associe sans peur et sans condition à toi et ton passé mais pas si cela doit te coûter... Je refuse.
Il appuya ses dires d'un baiser passionné pour lui faire bien comprendre le contenu de son discours.

Elle l'écouta.
Elle n'eut pas de mal à le comprendre.
Moi ça ne m'est pas égal...Je ne veux pas être la cause de tes malheurs ou ceux de ta famille.
Je sais à quoi tu penses et c'est tout à fait honorable Alexander.
Mais le fait est que j'ai tué des Anglais..Et selon la loi de ton pays je dois être punie.
N'ai pas honte de ce que tu es et d'où tu viens ! Jamais ! Ne blâme pas ton peuple...Je ne puis m'y résoudre. Il m'a donné la chance de te rencontrer et d'être aimé de toi.
...
Elle frissonna.
Tuer un Capitaine Anglais...Alexander...Tu serais pendu...Et là je n'y survivrai pas.
Je me fiche du pouvoir qu'ils peuvent avoir sur moi. L'important pour moi est d'être à tes cotés. Anglaise ou non...

Il la serra dans ses bras et poursuivit.
Je me moque de ce que tu as fait.
Tu l'as fait pour de bonne raisons et je suis fier de toi quoique tu fasses.
Et oui je blâme mon peuple, ses agissements, sa politique. Quand au fait de notre rencontre c'est le destin que je remercie pas ma patrie.
Et oui je t'aime, envers et contre tout.
Jamais je ne lesz laisserai te punir. Tu entends ? Jamais.
Il resserra encore son étreinte voulant bannir ces frissons.
Oui je le tuerai.
Et je ne serai pendu que s'ils savent que c'est moi et s'ils me retrouvent.
Jusque là je te ferai pas anglaise...
...
Pardonne-moi.
Il finit en murmurant.
Mais à ta vie je sacrifie notre union, comme tu l'as dit, ce n'est qu'un bout de papier.

Elle l'entoura de ses bras.
Par pitié...Ne t'excuse pas...Je t'en prie.
Elle le garda contre elle.
Je remercie le Ciel d'avoir eu la chance de te croiser. Il n'y a pas plus grand honneur pour moi de partager la vie avec un homme tel que toi.
Puis elle s'écarta un peu de lui.
D'une voix claire.
Jonathan Randall a quitté Tortuga.
Peu de temps après nous.
C'est la raison de la venue de Kae.
Randall a disparu et nous ne savons pas où il peut se cacher...

Il ouvrit de grands yeux plein de colère mêlée de panique et de rage mais aussi de calme et de calcul.
Il le leva d'un bond.
Randall est en route...
Il est parti peu de temps après nous...
Tu le savais ? Tu ne me le disais pas ?
Il accumulait toutes les informations qu'elle venait de lui donner, sa façon de voir leur union et leur amour tout comme la venue proche de Randall...
Il ne savait par où commencer.
Il bouillonnait.
Il rassembla ses idées et affirma d'une voix neutre, sans expression.
Je rentre au domaine.
Je dois réfléchir.
Il se leva et partit en direction du domaine sans même attendre son aimée. Il n'était plus tout à fait maître de lui-même.

Elle vit la fureur dans ses yeux.
Elle ne put le blâmer.
D'une voix lasse.
Alex...
Mais rien n'y fit, il n'écoutait pas et ne serait pas en mesure de l'écouter.
Elle le vit partir sans même un regard.
Elle soupira.
Puis se leva, saluant silencieusement le tavernier.

Kim commençait à bien connaître le village et ces habitants qui continuaient à la regarder bizarrement. Ils se méfiaient aucun doute là dessus mais la jeune anglaise n'y faisait pas attention et continuait à se promener seule. Elle passa dans la taverne pour se réchauffer et boire un thé quand une jeune femme arriva des chambres. Elle demandait au tavernier si quelqu'un pourrait la guider dans le coin... Kim sourit, l'arrivante semblait aussi perdu qu'elle même à son arrivée. Elle bondit de son tabouret et proposa son aide.
Moi j'ai visité le village, je te montrerais si tu veux....

Kae arriva à la taverne et demanda au tavernier s'il connaissait quelqu'un qui pourrait lui faire visiter. Mais à peine sa question formulé, une jeune fille s'approcha d'elle et lui proposa son aide. Elle avait les cheveux clairs et semblait jeune...
Tu serait me guider ? demanda t-elle à la fillette devant elle.
Le tavernier lui expliqua qu'elle était anglaise et arrivé depuis environ sept mois. Kae sourit une anglaise ici... Cela l'étonnait mais elle accepta l'aide tout de même.

Elle entra dans la taverne, elle avait besoin d'un peu de repos.
Elle stoppa en voyant Duncan assit à sa place mais décida qu'elle se devait de lui parler, se souvenant de sa discussion avec Jamie.
Elle salua au préalable le tavernier d'un baiser sur la joue et lui glissa un mot pour sa collation.
Elle s'assied donc en face de lui et lui sourit.
Bonsoir Duncan.

Le tavernier apporta le brandy de Duncan ainsi que le chocolat chaud et les petits gâteaux de Lizzie.
Elle le remercia d'un sourire.
Elle passa une main sur son ventre en lui répondant.
Ma grossesse va très bien, je te remercie.
Et toi comment te portes-tu ? Il paraît que Rosie te rends souvent visite ?
Elle trempa ses lèvres dans son chocolat.
Elle essayait de retrouver des liens amicaux enfouis avec le Capitaine.

Elle sourit.
Ô oui c'est quelqu'un de bien.
Je suis heureuse de voir qu'une telle personne s'intéresse à toi...
Elle le fixa à son tour.