Les Menhirs

Il sourit et l'embrassa calmement.
Toi aussi tu m'as manquée mon amour.
Il écoutait chacun de ses mots.
Une dispute avec Jamie ?
A quel propos ?

Elle frissonna.
Concernant mon langage...
Mes manières...
Ma façon de m'exprimer.
De défendre ce que je pense...
....Qui ne serait pas digne d'une Fraser !
Jamie ne serait pas mon frère je l'aurai tué sur place.

Il lui caressa le dos avec douceur.
Il est toujours bon de défendre ce que l'on pense.
Mais il faut choisir sa manière.
Toutefois ce n'est pas à lui de te dire comment faire ou dire.
Il va falloir qu'il s'habitue.
Me concernant tu pourras toujours dire ce que tu penses comme tu le penses Hellen.

Elle ferma les yeux sous ses caresses.
Il avait le don de la calmer...Non...De l'apaiser.
Elle soupira.
C'est un secret pour personne...Je ne suis pas patiente.
Puis se tourna pour se mettre face à lui et se blottit contre lui.
Passant ses bras autour de sa taille.

Il la garda contre lui et ajouta.
Mais tu as tellement d'autres qualités mon amour...
La sentant se blottir contre lui il essaya de lui transmettre dans ce câlin tout son amour afin de l'apaiser.
A qui as-tu dit tout ce que tu pensais ?

Elle haussa les épaules.
A Rosie.
Et c'est même pas dire ce que je pense...
Parce que si je le disais...Elle pleurait.
Non...Mais c'est relativement très énervant de dire...redire...et re-redire dix fois la même chose.
De la voir nier.
De la voir se dénigrer.
De la voir fuir.
Cela m'énerve. Et après on vient m'accuser d'être dure?!
Faudrait peut être être là dès le début de la conversation avant de juger.

Il leva un sourcil.
A Rosie ?
A propos de quoi ?
Qu'a encore fait cette petite demoiselle ?
Il continuait de frotter son dos tendrement.
Je comprends ta frustration et ton impatience devant une telle situation...
Toutefois tu devrais y retourner et lui parler à nouveau.
Une conversation ne nécessite pas une telle colère.
Veux-tu ?
Il lui prit la main mais attendit qu'elle lui donne son accord, sans quoi il resterait là avec elle.

Elle leva sur lui ses yeux émeraude.
De Duncan.
De son "amour" pour lui.
Comment parler d'amour à une personne qui ignore tout de l'amour.
Qui se met elle même des batons dans les roues.
Qui entendant ce qu'elle veut. Mais ne retient rien de ce qui est important.
C'est insupportable.
Elle fronça les sourcils.
On rentre si tu veux.
Mais je n'ai absolument rien à lui dire.
Ni à elle. Ni à Jamie.

Il posa à son tour son regard vert d'eau dans le sien.
Il avait bien entendu ce qu'elle avait dit.
Mhm. C'est donc cela.
En tous cas Kahlan.
Désaccord ou pas tu devras reparler à Rosie et encore plus à Jamie.
La famille c'est tout ce qu'il nous reste Hellen.
Il espérait qu'elle comprendrait ce qu'il voulait dire.
Toutefois on ne rentre que si tu le souhaites.
Moi je serai là où tu voudras qu'on soit.

Elle soutint son regard.
Je me fiche de Rosie.
J'ai essayé de lui parlé. Elle n'a pas voulu entendre.
Et j'y ait mis de la bonne volonté.
Sauf qu'au bout d'un moment devant les débilités bin...J'explose. Désolée d'être humaine.
Elle fera ce que bon lui semble. Je m'en lave les mains.

Quand à Jamie. S'il est capable de me juger sans même écouter ce que j'ai à dire. Alors nous avons un gros problème en effet.
Car non Alexander je n'irai pas parler à mon frère.

Il resta silencieux à la regarder.
Il n'ajouterait rien.
Il la gardait contre lui, sa main dans la sienne toujours.
Il ferma les yeux : "la famille".

Elle lacha sa main et se recula
Désolée de te décevoir.
Mais même mon frère n'a pas le droit de m'insulter comme il la fait.
Il y a des choses que je ne pardonne pas.

Il la vit reculer, comme un animal blessé.
Me décevoir ?
T'ai-je dit une chose pareille ?
Il se rapprocha d'elle et déscendit son visage au niveau du sien, leurs nez se touchant presque.
Je comprends ce que tu me dis et je conçois ta réaction.
Et jamais tu ne me décevras.
Et je ne te soutiendrai.
Quoi que tu dises ou fasse.

Elle soutint son regard.
Tu ne dis rien Alexander.
Mais ton silence me parle.
Je te connais.
Je ne doute pas de tes mots. Mais en les entendant j'ai l'impression de te retenir prisonniers dans mes opinions.
Je sais que tu n'es pas d'accord avec cette facon de voir les choses. On en a déjà parlé.
Mais je sais aussi que tu n'aimes pas les disputes que je peux avoir.
Alors ne me dis pas que tu me soutiens dans cet acte. Parce que tu ne l'apprécies pas.

Il se releva semblant soudain porter sur elle le regard d'un jugement divin.
Apprécier ne veut pas dire soutenir.
Je peux très bien te soutenir sans apprécier tes actes, cela s'appelle l'amour.
Mais si mon silence te rend triste alors je parlerai.
Erreur ou pas. Opinion différente ou pas. Blessure ou pas.
Tu as un frère, et il est le seul de ta famille qu'il te reste mais il te le reste. Sois-en heureuse et bénis les Dieux de te l'avoir laissé même malgré ses défauts, car il en a.
Tu ne sais pas ce que tu perdras demain...

Elle le regarda et l'écouta en silence.
Je sais que tu m'aimes.
Je n'en doute pas.
Et oui, je veux que tu me parles.

Mais tu te trompes. Ma famille, c'est toi. Je n'ai besoin que de toi.
Ce n'est pas parce que je suis en colère contre mon frère que je ne le considère plus comme tel. Si cela peut te rassurer.
Par contre...
Je sais ce que s'est de ne plus avoir de famille. Plus de frère. Car pendant longtemps j'ai vécu avec l'idée qu'il était mort. Ne l'oublies pas.
J'ai remercié Dieu de l'avoir retrouver. Je sais qu'il a des défauts, comme moi. Mais si je dois accepter les siens. Il doit en faire autant avec les miens.
Et il va falloir qu'il réalise que je ne suis plus celle qu'il a connu. Depuis bien longtemps.

Il ne broncha pas écoutant ses paroles.
Il comprenait son point de vue.
Oui je suis ta famille mais pas ta seule famille.
Non Hellen.
Et non tu n'as pas besoin que de moi sinon tu ne serais pas sur la colline aux fées en plein millieu de la nuit à cause de ton frère.
Mais il a ses torts c'est clair.

Elle regarda le lieu.
Je suis ici parce que j'aime cet endroit.
Je suis ici parce que tu es avec moi. Car je serai toujours avec toi.
Je n'ai jamais dis que je ne prenais pas à coeur la situation. Il m'a fait mal. Et je suis incapable de lui faire face pour le moment.
Quand il comprendra que ses mots sont blessant...Nous en reparlerons.

Très bien.
Il resta près d'elle sans un mot.
Pensant qu'elle n'avait pas besoin de plus.
Il observa à son tour ce lieu et s'imprégna de cette ambiance si particulière qui ne régnait qu'ici.

Elle le regarda mais ne dit plus un mot.
Elle ferma les yeux, inspirant à pleins poumon l'air pur et mystique qui se dégageait de la colline aux fées.
Après plusieurs minutes de silence, elle sauta de l'autel.
Passa sa main dans celle du jeune homme.
Nous rentrons?

Il serra sa main et, son regard toujours sur le paysage, répondit.
Si tu veux mon coeur.

Elle le regarda.
Perplexe cherchant à décrypter ses pensées.
Mais n'y arrivant pas.
Elle ne dit mot, mais prit la direction de leur chambre.

Il se laissa faire sans protester.
Elle le fixait l'air de rien, il n'avait rien à cacher.
Il la laissa chercher en lui les réponses qu'elle devait sans doute penser y trouver.

Elle arriva sur la colline après une petite marche.
De là haut elle pouvait voir les grandes plaines vertes. Le village et la mer n'étaient pas bien loin non plus.
Elle distinguait sa maison...Non...Ses maisons. Elle ne savait plus trop.
Elle s'assit sur l'autel, avec une pomme dans la main.
Son ventre gargouilla.
Elle ne put s'empêcher de sourire.
Un conseil..soit pas gourmande comme ta mère...Ton estomac tu perdrais...
Elle plaça son autre main sur son ventre. Et resta un moment à écouter le chant du vent.
Elle se leva et partit.